Markets and Insights #2 - NFT : décryptage d'un univers parallèle
Pour notre deuxième édition de Markets & Insights, Clarisse Leduc, Responsable adjointe de la gestion d'actifs chez Société Générale Private Wealth Management, traite de l'essor récent des NFT (Non Fungible Tokens) et de leur potentiel impact sur le marché de l'art.
Les NFT sont au coeur de l’actualité depuis quelques mois, mais ce concept novateur est encore à ses balbutiements et n’est donc pas toujours très limpide. Ces trois lettres désignent les « Non Fungible Token », ou « jetons non fongibles » : il s’agit de certificats numériques uniques stockés dans un registre de blockchain, et qui agissent comme des titres de propriété d’actifs digitaux. La principale différence entre ces jetons cryptographiques et d’autres comme les cryptodevises repose sur le principe de nonfongibilité,
c’est-à-dire qu’ils ne sont pas interchangeables. Les NFT peuvent être achetés et vendus, mais chaque NFT représente un bien unique avec des caractéristiques propres et ne peut donc pas être considéré comme interchangeable avec un autre NFT représentant un autre bien unique.
La caractéristique première d’un NFT est son inscription définitive dans le registre de la blockchain. Cette inscription permet d’établir son authenticité, la traçabilité de la chaîne de détention d’un bien et le prix auquel il s’est échangé historiquement. En outre, certains tokens incluent une fonctionnalité qui donne à l’auteur du contenu numérique visé la possibilité de toucher un pourcentage à chaque fois que le NFT, et donc son oeuvre, change de mains et par exemple de profiter du fait que son travail gagne en popularité avec le temps. Enfin, les artistes peuvent s’adresser directement aux collectionneurs par ce biais et maîtriser leur diffusion, tandis que le marché de l’art tel qu’on le connaît plus classiquement implique habituellement des intermédiaires comme des galeries, qui ont un pouvoir décisionnel fort.
Le marché des NFT s’est bien développé ces derniers mois, en particulier en relation avec l’essor de l’échange de pièces à collectionner, dont les volumes de ventes n’ont pas à rougir face à ceux des oeuvres d’art, et qui génèrent un marché secondaire colossal
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